Conservation des écosystèmes et de la biodiversité
Nos programmes de la sensibilisation, de la Conservation des écosystèmes, et de la biodiversité.
- Programmes d'éducation
Sensibilisation de la RBF
Chaque été, la Réserve de biosphère de Fundy a eu l’occasion de participer dans des festivals, des marchés et des camps d’été à travers la région de la Réserve de biosphère.
Marchés et festivals
Pendant plusieurs vendredis et samedis au courant de l’été, l’équipe de la RBF a tenue une table aux marchés de Moncton, Dieppe et Sackville. De l’information a été distribué aux gens voulant en apprendre davantage sur la Réserve de biosphère. Les sujets de développement durable et de conservation ont été discutés, ainsi que les événements et projets prévus. L’histoire de la RBF et le processus de désignation ont également été expliqués.
Beaucoup de liens ont été construit entre les gens de la communauté voulant aider avec les efforts de la RBF et l’équipe. Ce groupe de liens comprenaient des citoyens voulant aider avec l’initiative du sentier RBF, des fermiers voulant participer à l’initiative d'alimentation locale, ainsi que des gens curieux qui voulaient simplement suivre le progrès de nos projets.
Des plumes, bloc-notes, sacs et T-shirts de la Réserve de biosphère de Fundy ont aussi été distribués et des dons ont été acceptés. En gros, c’était une bonne expérience!
Camps d’été
Mad science, “Try-it” de Riverview, Renardi, Sackville, NB Youth Nature et Académie des sports sont tous des camps qui ont été visités par l’équipe de la RBF cet été.
Une présentation sur la Réserve de biosphère de Fundy qui traitait de la vision et des buts de la RBF, ainsi que la désignation, le territoire, le zonage et les résidents à été donné.
Des jeunes âgés de 6 à 12 ans ont eut la chance d’en apprendre sur les termes comme le développement durable, la conservation, les écosystèmes et leur importance pour une région spécifique. Des questions environnementales telles que les changements climatiques, l’effet de serre et le réchauffement planétaire ont également été abordés. Des sources d’énergie alternatives et la valeur du recyclage ont aussi fait partie des Sensibilisation2sujets qui ont été discutés, ainsi que l’importance de la préservation de notre héritage, de notre culture, de notre géologie et de notre biodiversité.
De plus, les jeunes ont pu exprimer leurs propres opinions et partager leurs connaissances avec leurs amis. Une partie de « Eco-Feud » a été joué durant laquelle les élèves pouvaient évaluer leurs connaissances environnementales. Tout le monde était un gagnant et recevait une plume « cool » de la biosphère fait en bois et en matériaux recyclés. Les jeunes pouvaient ensuite démontrer leurs habilités artistiques en fabriquant un bricolage environnementale en bâtissant une maison d’oiseaux fait à partir de matériaux recyclés ou même des machines à vent afin d’illustrer le pouvoir du vent. Ils pouvaient aussi bouger un peu en jouant le jeu de la chaîne alimentaire ou à la frustration migratoire – histoire des bécasseaux.
En gros, les jeunes semblaient aimer l’approche « d’apprendre en jouant » de la RBF et paraissaient vouloir s'impliquer dans les questions environnementales qu’ils auront à faire face en tant que prochaine génération.
- L'Orignaux de la RBF
En collaboration avec le Collège de technologie forestière des Maritimes (MCFT) et le parc national Fundy (PNF), la Réserve de biosphère de Fundy (RBF) participe à un projet qui vise à évaluer la population d'orignaux au moyen de relevés aériens effectués dans la RBF et à partager ces données sur la population d'orignaux avec le grand public.
Pour la troisième année consécutive, cette année des relevés aériens ont été réalisés dans la RBF. Les données ainsi recueillies nous aident non seulement à mieux comprendre la situation de l'orignal dans la région, mais les relevés constituent également un important exercice de formation et d'acquisition de connaissances dans la RBF. En définissant et en mettant à l'essai les protocoles de relevés aériens, de même qu'en formant la prochaine génération de biologistes et de techniciens forestiers, nous nous assurons du bien-être de la population d'orignaux pour bien des années à venir.
Garantir l'avenir des orignaux dans la RBF ne dépend pas uniquement de la collecte de données exactes sur la population, mais leur avenir repose aussi sur l'intérêt et l'engagement du grand public. Grâce à la contribution monétaire du Fonds de fiducie de la faune du Nouveau‑Brunswick, nous souhaitons par nos programmes d'éducation et d'information atteindre le plus grand nombre de Néo‑Brunswickois possible. À cette fin, nous présentons des exposés aux clubs de naturalistes et de chasseurs, nous visitons les écoles et rédigeons des articles pour tout un éventail de publications à caractère général ou spécialisé. Nous estimons qu'un public informé et engagé est la clé pour assurer la survie de l'orignal dans notre région. Après tout, ce sont nos intérêts sociaux, politiques et économiques qui détermineront la quantité d'orignaux dont nous avons besoin pour maintenir une saine population!
Le rôle écologique de l'orignal
p>Les orignaux sont de GROS animaux; avec un poids moyen de 350-400kg, ils sont parmi les mammifères terrestres les plus imposants de l'Amérique du Nord, derrière le bison en termes de poids. De façon naturelle, les orignaux jouent un rôle écologique important dans leur environnement, en raison justement de leur énorme taille. Ce rôle peut se définir selon deux angles : le premier en tant que consommateur de l'écosystème, et le second en tant que nourriture pour les autres animaux. L'orignal peut ainsi être considéré comme une espèce intermédiaire qui convertit l'énergie des plantes en une autre forme d'énergie pour les prédateurs et les charognards. En d'autres mots, les orignaux véhiculent l'énergie à travers le réseau alimentaire.
L'orignal consommateur
In tant qu'herbivores, les orignaux consomment une quantité impressionnante de plantes pendant toute leur vie. Pour combler leurs besoins énergétiques, un orignal adulte mangera quotidiennement jusqu'à 30 kg de plantes (1), ce qui représente environ 10 000 calories (1), une quantité énorme en prenant en considération le fait que vous mangez probablement de 1500 à 2000 calories par jour.
Les orignaux sont des consommateurs importants de l'écosystème non seulement par la quantité de nourriture qu'ils consomment quotidiennement, mais aussi en raison de la sélection de certaines plantes qu'ils préféreront à d'autres. Cette caractéristique est importante puisque leur préférence alimentaire peut modifier la distribution et l'abondance de certaines espèces de plantes dans l'écosystème forestier. Dans la Forêt acadienne, les orignaux préfèrent les jeunes pousses savoureuses de l'érable, du bouleau et du merisier en été, et du sapin baumier en hiver (2). Les préférences alimentaires de l'orignal peuvent réduire – ou éliminer – la présence de ces espèces dans leur habitat. L'orignal peut donc affecter directement le processus et le schéma de régénération de la biodiversité de la forêt (3).
L'orignal proie
Toute l'énergie des plantes consommées par l'orignal sera éventuellement transférée dans la chaîne alimentaire puisque le mammifère est une importante source de nourriture pour les prédateurs et les charognards. Le plus important prédateur de l'orignal dans la Forêt acadienne – le loup – est depuis longtemps disparu de la région; le dernier loup tué au Nouveau-Brunswick l'a été en 1876. Malgré l'absence du loup dans la Réserve de biosphère de Fundy, les orignaux demeurent des proies pour les ours noirs et les coyotes de la région de biosphère de Fundy qui sont des prédateurs et des charognards (2).
En tant que prédateurs, les ours noirs mangent le petit de l'orignal. Environ dix pour cent des ours noirs du Nouveau-Brunswick mangent de jeunes orignaux malgré le fait que la diète des ours noirs varie d'une région à une autre. Par exemple, dans les environs de Caraquet au Nouveau-Brunswick, quatre-vingts pour cent des ours se nourrissent régulièrement de bébés orignaux. La plupart des bébés orignaux qui sont mangés par des ours ne sont âgés que de quelques jours.
Lorsqu'on les compare aux ours, les coyotes sont des prédateurs de l'orignal moins importants. De rares preuves permettent d'observer une chasse à l'orignal des coyotes malgré le fait qu'il est possible que de jeunes orignaux ou des orignaux malades soient attaqués à l'occasion.
Autant les coyotes que les ours se nourriront de la carcasse d'orignaux; les orignaux morts d'autres causes sont une importante source de nourriture pour ces prédateurs et charognards pendant l'année. En plus des ours et des coyotes, les carcasses d'orignaux nourriront également de nombreux charognards de la Forêt acadienne, notamment le renard, le vautour, le corbeau, la marte et lepékan.
Qu'est-ce qu'une population d'orignaux « vigoureuse »?
En raison du rôle important joué par l'orignal en tant que consommateur et en tant que proie, il est important de maintenir une population d'orignaux vigoureuse dans la Réserve de biosphère de Fundy; cela équivaut à quoi exactement? À quoi ressemble une population d'orignaux vigoureuse? Comme toute bonne question, la réponse n'est pas si simple! Il n'y a pas de chiffre magique; le chiffre d'une population en santé dépend plutôt de l'équilibre entre les besoins biologiques de la population d'orignaux et nos propres intérêts. Puisque nos intérêts sont variés (et parfois conflictuels) et que les besoins biologiques de la population d'orignaux ne sont pas bien compris, définir ce qu'est une population vigoureuse devient donc étonnamment difficile.
Pour commencer, il est nécessaire de se poser la question : combien d'orignaux voulons-nous? Dans le sud du Nouveau-Brunswick, nous voulons assez d'orignaux pour que nos enfants et que les enfants de nos enfants découvrent l'excitation d'apercevoir un original en train de se baigner. Nous voulons assez d'orignaux pour que les chasseurs puissent pratiquer leur sport, et que cet animal demeure l'un des emblèmes du Canada. D'un autre côté, nous ne voulons pas trop d'orignaux qui pourraient être un danger sur nos routes ou pourraient réduire l'espace nécessaire à d'autres espèces. Maintenir une population vigoureuse est donc un véritable équilibre!
Le Nouveau-Brunswick n'a pas d'estimation de population cible d'orignaux. Dans d'autres provinces comme en Ontario (4), la densité idéale pour une population d'orignaux est évaluée de 0,2 à 0,4 orignal/km2. Nous pouvons employer cette valeur pour nous guider dans notre gestion, au moins jusqu'à ce que nous ayons établi notre propre population cible.
Les populations d'orignaux au Nouveau-Brunswick et à la Réserve de biosphère de Fundy
Actuellement, le ministère des Ressources naturelles estime à plus ou moins 30 000 le nombre d'orignaux au Nouveau-Brunswick (5). Ce chiffre représente une estimation et non pas un décompte de la population. Autrement dit, personne ne s'est promené dans les forêts et les boisés de la province pour compter chacun des animaux de cette espèce. Le ministère reçoit de l'information sur les orignaux par l'entremise des chasseurs et par le nombre de bêtes abattues chaque année. À partir de ces données, nous pouvons évaluer une augmentation ou une diminution des orignaux. Le nombre de bêtes destinées à la chasse est évalué à environ douze pour cent chaque année; par conséquent, le nombre de permis de chasse vendus annuellement change chaque fois, sur la base des chiffres de la chasse précédente. Pour mieux gérer les populations d'orignaux dans chaque région du Nouveau-Brunswick, la province est divisée en 25 zones d'aménagement de la faune. Ce système permet au ministère de s'adapter aux changements des populations d'orignaux qui peuvent être observés dans une région de la province. L'outil de gestion principal utilisé par le ministère pour répondre aux changements observés demeure le quota de chasse à l'orignal annuelle.
Dans certaines zones, les fonctionnaires du ministère croient qu'il n'y a pas assez d'orignaux. Les preuves d'une population pas assez nombreuse se manifestent avec des prises de moins en moins bonnes lors de la chasse, l'âge avancé des bêtes tuées et un nombre de femelles abattues plus important que le nombre de mâles abattus. La réponse du ministère à ces changements peut être de diminuer le nombre de permis de chasse vendus dans les régions touchées ou d'annuler la saison de chasse. Par exemple, les zones 18 et 24 ont été fermées à la chasse de 1990 à 1993, alors que les zones 26 et 27 n'ont jamais eu de saisons de chasse depuis l'instauration du système de zones (5). Le nombre d'orignaux dans ces régions est tout simplement trop petit pour soutenir une chasse à l'orignal.
Dans d'autres zones, les fonctionnaires du ministère croient qu'il y a trop d'orignaux. Lorsque le nombre d'accidents de la route avec un orignal augmente ou lorsque les orignaux sont de plus en plus présents sur les terres agricoles ou parmi le bétail des producteurs, le ministère peut augmenter le nombre de permis de chasse dans une zone spécifique pour mieux gérer la surabondance de l'espèce. Cette année, par exemple, dans huit zones, notamment celle de la Réserve de biosphère de Fundy, le quota de chasse à l'orignal est passé de douze à seize pour cent dans le but de diminuer le nombre d'accidents routiers avec un orignal. Un quota de seize pour cent, selon les prévisions, arrêtera l'augmentation de la population d'orignaux dans ces régions, sans pour autant entraîner un déclin de ces populations.
Les facteurs qui affectent les populations d'orignaux à la Réserve de biosphère de Fundy
La mortalité de l'orignal a plusieurs causes qui sont des facteurs importants de la taille et de la vigueur de la population. Puisque nous ne connaissons pas le nombre exact d'orignaux dans la province, il est difficile de savoir combien d'orignaux sont tués chaque année dans chacune de ces circonstances. La liste qui suit définit les facteurs, selon leur importance, qui contribuent à la mortalité des orignaux.
La chasse : réglementée et non réglementée
La chasse réglementée est la seule source de mortalité de l'orignal qui donne des chiffres précis sur le nombre de bêtes tuées. Chaque année, environ douze pour cent de la population d'orignaux du Nouveau-Brunswick sont destinés à la chasse réglementée (5). À elle seule, cette chasse n'est pas un facteur de mortalité important de l'orignal; cependant, la somme de toutes les bêtes chassées (qui comprend les bêtes tuées par les chasseurs du ministère, les chasseurs autochtones et les braconniers) est probablement le facteur le plus important de mortalité de l'orignal dans la province.
Les interactions avec le cerf de Virginie
Malgré le fait que l'orignal est parfois en compétition avec le cerf de Virginie pour se nourrir, la préoccupation première de l'interaction entre les deux espèces est la transmission du nématode parasite nommé Parelaphostrongylus tenuis (7). Le « ver des méninges », comme on l'appelle, vit sur le cerf de Virginie tout en lui étant inoffensif; lorsqu'il est transmis à l'orignal, il peut cependant causer une variété de symptômes qui peuvent entraîner la mort. Puisque plus de 90 pour cent des cerfs de Virginie sont, selon toute vraisemblance, porteurs du parasite, les risques de transmission à l'orignal dans les régions où il côtoie le cerf de Virginie sont très élevés. Des chercheurs de l'Université du Nouveau-Brunswick tentent de déterminer le pourcentage de mortalité de l'orignal attribuable au parasite dans notre région.
L'ours noir, un prédateur
On estime que les bébés orignaux tués par les ours noirs sont un important facteur qui empêche la survivance de jeunes animaux de cette espèce. Selon l'emplacement, de 10 à 80 pour cent des ours noirs se nourrissent du petit de l'orignal. Puisque nous n'avons pas de données précises sur le nombre d'ours noirs dans la province, il est difficile d'évaluer exactement combien de jeunes orignaux sont tués chaque année.
Les collisions entre voitures et orignaux
Malgré tous nos efforts, de 400 à 500 orignaux sont tués chaque année à la suite d'une collision avec un véhicule automobile6. Même si l'installation de clôtures le long de nos autoroutes a vraisemblablement diminué le nombre d'accidents de la route avec des orignaux dans certaines régions, les collisions avec ces animaux demeurent élevées. De plus, seuls les orignaux qui meurent sur la route sont comptabilisés; les animaux qui sont frappés et qui se traîneront dans la forêt avant de mourir ne font pas partie des statistiques. Dans certaines régions où les collisions de ce genre sont élevées, les quotas de chasse ont été augmentés dans l'espoir justement de réduire ce genre d'incidents.
La perte et la destruction de l'habitat
Les effets des activités de l'industrie forestière sur la population de l'orignal sont complexes. D'un côté, les coupes à blanc effectuées sur de larges portions de terre ont créé un habitat idéal pour l'orignal à la recherche de fourrage abondant; la régénération de la forêt après les coupes à blanc permet à l'orignal d'avoir accès à ce qu'il aime le plus, soit de vastes quantités de jeunes pousses d'arbres. D'un autre côté, l'orignal a besoin d'un couvert forestier dense pour demeurer au frais en été et pour s'abriter en hiver. La réduction des étendues de forêts mâtures a contribué, croit-on, au déclin de l'orignal sur le territoire de la Nouvelle-Écosse7. Nos pratiques forestières peuvent aussi de façon indirecte affecter les populations d'orignaux en rendant plus fréquent le contact de l'humain avec l'orignal et en augmentant la fréquence des interactions entre l'orignal et le cerf de Virginie. L'ampleur des effets de l'industrie forestière sur les populations d'orignaux est encore peu connue.
Les levés aériens de l'orignal de la biosphère de Fundy
Si la réponse à la plupart des interrogations sur l'orignal vous semble toujours exprimer l'ignorance, vous avez raison. Malgré l'amour que nous éprouvons pour l'orignal, certaines questions fondamentales n'ont toujours pas de réponses. La Réserve de biosphère de Fundy tente à tout le moins d'apporter une réponse à une bonne question : combien d'orignaux habitent la région de la biosphère de Fundy? Puisque les derniers levés aériens ont été effectués par le ministère des Ressources naturelles en 1995, il est grand temps d'obtenir de nouvelles données actuelles.
En partenariat avec le Collège de technologie forestière des Maritimes (8), le parc national Fundy (9), et grâce au financement du Fonds de Fiducie de la Faune du Nouveau-Brunswick (10), nous avons effectué des levés aériens de la population des orignaux du parc national Fundy et de ses environs. Ces levés sont importants pour plusieurs raisons : ils nous aident à produire des données précises sur la densité des orignaux; ils nous permettent de raffiner le protocole des prochains levés aériens sur les orignaux; et ils permettent de poursuivre la recherche et de communiquer de l'information aux biologistes de demain et aux gestionnaires de la ressource. L'année 2012-2013 sera notre troisième et dernière année de levé aérien de l'orignal; nous avons hâte de survoler la biosphère cet hiver.
Grâce à nos levés aériens, nous estimons que la densité de l'orignal au parc national Fundy est d'environ 0,174 orignal/km2. En prenant en considération le fait que la densité d'une population vigoureuse est d'environ 0,2-0,4 bête/km2, l'estimation précédente peut sembler un peu basse; surtout en raison du fait que les parcs nationaux sont censés fournir protection à la faune et à son habitat. Cela veut-il dire que notre population d'orignal n'est pas vigoureuse? En bref, non! Plusieurs facteurs sont importants dans l'interprétation d'une évaluation de la densité.
Tout d'abord, en raison du fait que les activités forestières sont interdites au parc national Fundy et que les incendies de forêt ont été réprimés depuis plus de soixante ans, la plus grande étendue du parc est une forêt mâture. Un couvert forestier mâture fournit à l'orignal l'essentiel de son habitat en termes de thermorégulation en été et en hiver7; ce couvert forestier ne fournit cependant pas la quantité de jeunes pousses d'arbres nécessaires pour nourrir une population dense d'orignaux. En raison de la proximité du parc à des étendues importantes de terrain coupé à blanc, il est fort probable que l'orignal se serve du parc en tant que refuge : une fois rassasié dans les étendues coupées, l'orignal retourne se réfugier dans le couvert forestier dense et mâture du parc lorsqu'il en a besoin. Au cours d'une journée typique, la densité de l'orignal dans le parc peut être peu élevée, mais l'importance du parc et sa valeur en tant que refuge pour la population d'orignaux de la biosphère de Fundy ne doivent pas être sous-estimées. En fait, l'accès à de vastes étendues de forêts mâtures comme celles du parc national Fundy peut expliquer la différence entre la vigueur de la population d'orignaux de la Nouvelle-Écosse et celle du Nouveau-Brunswick.
L'avenir de l'orignal
L'avenir de l'orignal dans la biosphère de Fundy dépend de l'équilibre entre nos propres intérêts et les besoins biologiques (comme l'habitat) de la population d'orignaux. Si nous décidons collectivement que les orignaux sont importants pour leur valeur d'espèce chassable, en tant que symbole du Nouveau-Brunswick ou simplement parce que nous aimons qu'ils vivent sur notre territoire, alors l'avenir de l'orignal s'annonce brillant. L'intérêt public nourrit les intérêts politiques en ce qui a trait au financement de la recherche et à la préservation de l'habitat. En demeurant informés et en sensibilisant les jeunes générations, nous garantissons un avenir à nos orignaux.
Pour de plus amples renseignements
1. Ministère des Richesses naturelles de l'Ontario. 2009. Biologie de l'orignal. La gestion de la faune en Ontario. http://www.mnr.gov.on.ca/fr/Business/FW/2ColumnSubPage/STDPROD_090784.html.
2. Parker, G. 2003. Rapport sur l'état de l'orignal (Alces alces americana Clinton) en Nouvelle-Écosse continentale. Rapport préparé pour le ministère des Ressources naturelles de la Nouvelle-Écosse, Halifax, Nouvelle-Écosse, Canada (en anglais seulement).
3. Risenhoover, K.L., Maas, S.A. 1987. The influence of moose on the composition and structure of Ilse Royale forests. Revue canadienne de recherche forestière, 17(5): 357-364.
4. Ministère des Richesses naturelles de l'Ontario. 2009. Lignes directrices pour l'établissement d'objectifs de population de l'orignal (en anglais seulement) http://www.mnr.gov.on.ca/stdprodconsume/groups/lr/@mnr/@fw/documents/document/263993.pdf.
5. Ministère des Ressources naturelles du Nouveau-Brunswick. 2011. Rapport sur la récolte de gros gibier 2011. Direction du poisson et de la faune; Ressources naturelles, Fredericton, Nouveau-Brunswick, Canada.
6. Ministère des Transports et de l'Infrastructure du Nouveau-Brunswick. 2011. Pensez orignaux. http://www.gnb.ca/0113/moose/think-moose-f.asp.
7. Ministère des Ressources naturelles de la Nouvelle-Écosse. 2007. Plan de rétablissement de l'orignal (Alces alces Americana) en Nouvelle-Écosse continentale (en anglais seulement).
8. Collège de technologie forestière des Maritimes. 2012. www.mcft.ca/fr.
9. Parc national Fundy. 2012. http://www.pc.gc.ca/fra/pn-np/nb/fundy/index.aspx.
10. Fonds de Fiducie de la Faune du Nouveau-Brunswick. http://www.nbwtf.ca/feindex.asp.